Tout le monde sait que la consommation de café a des effets sur le corps et l’esprit. Le café augmente le taux de sucre et de cholestérol, favorise une acidification de l’appareil digestif et prive le corps de vitamines et minéraux importants. Par ailleurs, la caféine déshydrate le corps et fait grimper la tension artérielle. Ces effets sont incontestés.
Selon des chercheurs de l’Université de Zurich, l’origine de ces maux n’est pas la caféine comme nous le présumons. Ils ont déterminé la tension artérielle, la fréquence cardiaque et certaines activités du système nerveux de 15 participants âgés de 27 à 38 ans. Tous buvaient un triple espresso avec ou sans caféine, et la tension artérielle augmentait même chez les personnes qui avaient dégusté un espresso sans caféine.
Qu’aimons-nous dans ce breuvage amer au goût de brûlé?
Ce sont justement les Japonais, amateurs de thé, qui ont dévoilé ce secret: la caféine a un effet euphorisant. Ils ont pu montrer qu’elle faisait grimper le taux de sérotonine dans le cerveau. La sérotonine occupe un rôle de neurotransmetteur dans le système nerveux et sert à amener les bonnes nouvelles, pour simplifier. Notre bien-être psychique est intimement lié à cette substance; la dépression va en effet souvent de pair avec un trouble du taux de sérotonine. Quand celui-ci baisse, notre humeur s’assombrit. La sérotonine varie en fonction de la lumière, cela explique pourquoi de nombreuses personnes ont absolument besoin d’un café le matin pour bien démarrer la journée. En prenant un café l’après-midi, lorsque la quantité de lumière diminue, nous prolongeons de manière artificielle la journée.
Cap sur le sud pour une version corsée!
Ce n’est pas un hasard si les Scandinaves comptent parmi les personnes buvant le plus de café parmi les Européens, tandis que les Méditerranéens, profitant d’un temps ensoleillé, en boivent moins. Pour produire un effet tangible dans la lumière vive du Sud, le café doit être hautement concentré, ce qui a conduit à la naissance de l’espresso.
Les Suédois servent au contraire un café plus faiblement dosé qu’ils sirotent toute la journée. En raison de cette façon particulière de boire cette boisson, leur consommation de café brut par habitant est quatre fois plus élevée qu’en Italie ou en Grèce. Par conséquent, le café devrait être davantage salué pour ses légères vertus antidépressives et ses faibles effets secondaires plutôt que diabolisé comme poison. Comme pour toute chose, avec le café, seul l’excès crée le poison.